Louis avait tout pour réussir, et pourtant sa vie est une succession d’échecs. Il ne termine jamais ce qu’il commence, et se satisfait du peu qu’il a, à savoir presque rien puisqu’il ne va jamais au bout des choses. Il va néanmoins s’adonner quelque temps à la peinture, et trouver l’amour, même si là aussi, il ne finalisera jamais.

Louis ne sait pas ce qu’il veut. Depuis sa plus tendre enfance, il est constamment indécis. Il se passionne parfois pour quelque chose, mais très vite l’enthousiasme s’étiole, comme c’est le cas pour la peinture. Pourtant, Louis a du talent. Il côtoie des grands peintres comme Francis Pavel et Antoine de Brétilly qui lui enseignent ce qu’ils savent. Mais apprendre le rebute. Ce qu’il aime c’est exprimer ce qu’il ressent dans des peintures abstraites dans lesquelles il joue avec les couleurs. Dans ces moments-là, tout en écoutant de la musique classique, il peut extérioriser sa colère. Mais comme pour tout avec Louis, cette passion va s’éteindre progressivement, incapable qu’il est de se stabiliser, d’aller au bout des choses. Il arrive toujours un moment où l’ennui prend le dessus, et alors il abandonne. Cependant, une jeune femme va parvenir à gagner son cœur pendant des années. Il s’agit de Carole-Anne dont il est fou amoureux. Mais son impossibilité de prendre des décisions importantes va le reléguer au statut de simple amant.

Marc Desaubliaux, que l’on connaît pour ses romans sensibles et poignants, nous propose ici son septième roman. Encore une fois, on est happés dans son univers avec beaucoup de facilité. On ressent de plein fouet les sentiments de ses personnages et on se prend d’affection pour eux. On veut que Louis surmonte ses problèmes, on espère que Carole-Anne ne va pas aller trop loin dans ses envies de découvrir le monde et on a parfois peur pour elle.

Mais « Un homme sans volonté », en plus d’être un fantastique roman sur l’histoire d’un homme qui doit faire face aux conséquences de ses indécisions, c’est également un récit très documenté. On se plonge avec délices dans le monde la peinture. Les nombreux passages lors desquels Louis se passionne pour cet art auprès d’Antoine de Brétilly sont un régal. Le monde des artistes est un monde à part, et il prend tout son intérêt ici. Tout ce que l’on découvre également sur l’Union soviétique auprès de son ami Dimitri (qui sera le seul ami que Louis n’aura jamais eu d’ailleurs) et sur la culture russe émerveille. Le voyage que Louis fait en URSS en 1979 donne un côté historique passionnant à l’ouvrage.

L’auteur parvient à nous raconter des choses sensibles et tristes, sans jamais que l’on soit mis mal à l’aise pendant notre lecture. C’est ça qui me plaît dans les livres de Marc Desaubliaux. Ce ne sont pas des livres que j’irais lire de moi-même, et pourtant, à chaque fois, c’est la surprise ! J’aime ses personnages torturés, surtout lorsque l’histoire se termine sur une note positive, comme c’est le cas ici. Un magnifique roman, qu’il est bien difficile d’arrêter de lire une fois entamé !

« Mais il y avait aussi une part plus sombre derrière tout cela, bien dissimulée par le reste : mon besoin d’éprouver le grand fission, comme celui que je ressentais au moment de mes colères. Je voulais jouer avec la peur, la narguer, comme pour mieux la maîtriser. »

Le site de l’auteur : https://www.marc-desaubliaux.fr/

Pour commander le livre : https://desauteurs-deslivres.fr/product/un-homme-sans-volonte/

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